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L’entrée dans la collection du Musée Ariana de cet ensemble de lithophanies est à ce jour inconnue. Leur montage dans cinq verrières en plein cintre mises au plomb dont les dimensions sont proches des vitraux héraldiques situés encore aujourd’hui au-dessus des portes d’entrée laisse entrevoir qu’elles furent à une certaine époque inscrites volontairement dans un encadrement en vitrail afin de les insérer dans les pleins cintres des fenêtres du rez-de-chaussée.
L’invention de la lithophanie est attribuée au baron français, Paul de Bourgoing, bien que son origine provienne probablement de la manufacture royale de Prusse. Il l’a faite breveter en 1827 pour 15 ans (Le magazine de Proantic, 2017). Appelées alors “pierres lumineuses” ou “images à contre-jour”, d’abord produites à Berlin et Montreuil-sous-Bois, elles sont par la suite élaborées dans d’autres lieux comme à Meissen (Heege, 2019). “Les plaques pour la lithophanie sont fabriquées en versant une masse de porcelaine liquide préparée spécifiquement pour cet usage dans un moule en plâtre gravé du motif désiré. Le relief moulé apparaît sur la face avant. En raison des différentes épaisseurs du relief et du fait que la porcelaine soit translucide, une image lumineuse en léger dégradés se révèle lorsque la plaque est rétro-éclairée” (Heege, 2019). “Plus la masse est épaisse et dense, plus l’ombre est profonde, plus la plaque est mince, plus elle est transparente et donc translucide. Si l’on place une flamme vacillante derrière la plaque, on obtient en outre une image “animée”. La même technique pouvait aussi être appliquée sur les fonds de chopes en porcelaine, de sorte que des images cachées pour le moins surprenantes apparaissent lorsque le contenu est bu et le fond de la chope est placé vers une source lumineuse” (Heege, 2019).
“L’apogée de la lithophanie couvre une période allant d’environ 1855 à 1870. Les sujets utilisés étaient principalement tirés de peintures ou de gravures d’artistes contemporains connus, comportant des scènes religieuses et mythologiques, des portraits de personnes célèbres, des scènes de genre, des paysages, avec ou sans éléments architecturaux, mais aussi des scènes érotiques” (Heege, 2019). L’ensemble du Musée Ariana est à cet égard très représentatif.
“Les lithophanies reflètent généralement les styles du Biedermeier et de l’historicisme. Plus de 2000 sujets sont connus à ce jour” (Heege 2019).
Les lithophanies inscrites dans ces vitraux colorés sont pour certaines des reproductions de tableaux très connus mais la majorité d'entre elles illustrent des scènes de genre ou des portraits.
Datation
1827–1890
Période
1827 – 1890
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