Le rondel représente un couple en pied devant un fond incolore : à gauche, un homme, habillé en bourgeois, tient de sa main droite une fourquine et, de sa main gauche, un mousquet, appuyé sur son épaule ; à droite, une femme, également habillée en bourgeoise, tient, de sa main droite, un verre à pied et, de sa main gauche, une paire de gants ; entre eux figure un écu armorié, à même un sol, suggéré par une bande de couleur ; dans la partie supérieure, un texte en lettres gothiques décline l’identité des donateurs et, entre les jambes de l’homme, la date de 1647.

Une fente ; marques de corrosion à l’avers.

Ein Sprung. Lochfrass vorne.

Provenant de la collection T. Anstey Guthrie dont l’ensemble a été légué au Victoria and Albert Museum en 1934, le vitrail était considéré lors de son entrée dans les collections comme suisse et daté de 1647, comme indiqué à gauche de l’écu armorié (V&A, documentation, état du 20 décembre 2013 ; sur le legs, voir ibid., inv. C.73-1934).

La mise en page de ce rondel s’inscrit dans la tradition des vitraux de bienvenu de format rond bien établie dans l’ancienne Confédération suisse. Aucune modèle de cette composition n’a toutefois été identifié.

Le patronyme Zürcher compte parmi les plus répandus en Suisse de sorte que Hans Zürcher n’a pas pu être identifié avec précision. Peut-être pour les mêmes raisons, l’écu armorié n’a pas pu être identifié. Le patronyme Zifrel est, quant à lui, inconnu à ce jour.

L’emplacement d’origine de ce vitrail n’a pas pu être établi.

En 1935, Hans Lehmann proposa d’attribuer le vitrail de Londres au peintre-verrier bernois Hans Jakob Dünz (vers 1575- doc. 1649). La proposition, qui n’est pas étayée, n’a pas été confirmée ou infirmée par Paul Boesch, qui semble ne pas avoir vu le vitrail lors de son séjour londonien en 1952, du moins son nom n’apparaît pas dans la documentation correspondant à ce numéro d’inventaire (V&A, documentation, état du 20 décembre 2013). Les oeuvres documentées de cet artiste, tant graphiques que verrières, sont cependant d’une qualité bien supérieure au vitrail de Londres.

En 2016, Rolf Hasler, Sarah Keller et Uta Bergmann rapprochèrent ce dernier d'une série de 11 rondels déposés en 1894 au Musée historique de Berne et provenant pour la plupart de Thun et du Simmental (cf. Rodt 1892, p. 129). De même format, de la même période et probablement dus au même peintre-verrier, ces vitraux représentent tous des couples de la région avec leurs armoiries respectives (cf. Hasler R., Keller S., Bergmann U. 2016, BE_1575 et BE_1578, consulté le 2 septembre 2020).

Cette série de rondels a été prudemment attribuée à un peintre-verrier actif dans la région de Berne dans les années 1640, sans qu’un nom précis ait pu être proposé. Le nom de Hans Zürcher apparaît en revanche de manière récurrente dans les registres de baptême de la région de Frutigen (BE) pour la période donnée, sans toutefois que l’un d’entre eux ait pu être identifié avec certitude avec le donateur du panneau de Londres.

Cité dans :

• Hasler, Keller et Bergmann 2016, BE_1575 (consulté le 2 septembre 2020)
• Hasler, Keller et Bergmann 2016, BE_1578 (consulté le 2 septembre 2020)