Vitrail rectangulaire représentant au centre, au-dessus d’une inscription biblique, la Vierge à l’Enfant sur un croissant de lune dans une mandorle, flanquée de saint Jean-Baptiste et de saint Jean, debout en pied sur trois collines boisées. La composition est bordée d’un cadre architectural composé de deux piliers devant lesquels se tiennent saint Joseph portant une branche fleurie de lys et un livre et sainte Anne avec le Christ et la Vierge enfants. Dans le soubassement figurent deux têtes d’ange ailées de part et d’autre d’un écu armorié, ainsi que des médaillons avec saint Pierre (?) en costume d’évêque tenant une clé et avec une sainte Catherine (?) tenant un livre et une palme de martyre. Au centre de la partie supérieure, la colombe du Saint-Esprit apparaît au milieu de nuées au-dessous de Dieu le Père qui tient un globe crucifère, entouré de quatre anges. Les écoinçons représentent le soleil et la lune. Dans la partie basse se trouve un cartouche avec une inscription du donateur.

Quelques plombs de casse.

Ce panneau a été commandé en 1688 par Jean de la Combe (1652-1711), dit aussi de Cumbis ou Inderkummen. Les armoiries correspondent à celles de la famille Inderkummen de Loèche, en Valais. L’inscription détaille son parcours en plusieurs dates clés : en 1652 il naît bourgeois de Loèche, en 1677 il est nommé prêtre à Lyon en France, en 1678 il devient vicaire d’Anniviers dans le district de Sierre, puis en 1682 est curé de Savièse dans le district de Sion. Comme il a occupé cette dernière fonction de 1682 à 1688 (Rivaz, 1927, p. 126-127), date de la donation du présent vitrail, il pourrait avoir fait réaliser cette verrière à l’occasion de la fin de son engagement. Saint Jean-Baptiste et saint Jean apparaissent probablement en tant que patrons du nom du donateur.

Le vitrail peut être attribué au peintre verrier fribourgeois Leontius Bucher (1643-1714), dont les oeuvres présentent de nombreuses similitudes de style et de composition. Bien que le maître ait été essentiellement actif dans le canton de Fribourg, il a également travaillé pour des clients étrangers (Bergmann, 2014, p. 239). Deux autres vitrages pour des commanditaires valaisans lui sont attribués et peuvent être rapprochés du présent panneau. Il s’agit du vitrail pour l’évêque de Sion François Joseph Supersaxo (1701-1734), aujourd’hui perdu, et de celui de 1687 pour le capitaine valaisan Peter Pfaffen, conservé au Musée d’histoire du Valais à Sion (inv. n° MV 3281 ; Bergmann, 2014, p. 239, fig. 165).
En 1690, un second panneau armorié avec le Christ en croix a été commandé par Inderkummen et d’autres membres de sa famille (Bergmann, 2004, p. 484-485, n° 262), aujourd’hui conservé en mains privées à Cham (ZG). Celui-ci porte la signature du peintre verrier de Zoug Franz Josef Müller (1658-1713) qui a travaillé à plusieurs reprises pour des clients valaisans dès cette date (Bergmann, 2004, p. 485).

Vers 1864-1868, au cours d’un tour du Valais, le Bâlois Emil Wick (1816-1894) relate avoir vu le présent panneau dans une fenêtre de l’hôtel de ville de l’ancienne commune de Gampel, dans le district de Loèche (Ammann & Brunner, 2007, p. 7, note 29). Cet édifice de style baroque datant de 1723 (Siggen-Bruttin, 2016), il ne peut pas s’agir de la localisation d’origine du vitrail. Celle-ci demeure à ce jour inconnue. Au vu du sujet représenté, il s’agissait probablement d’un édifice religieux valaisan.

Le panneau a été vendu en 1892 par A. Bussien du Bouveret aux côtés d’autres vitraux (GE_2293, GE_2294, GE_2295, GE_2296, GE_2297), probablement issus des Pays-Bas et d’Allemagne du Sud.

Cité dans :

• Deonna, 1929, p. 149, n° G 799.

• Ammann & Brunner, 2007, p. 6-7, notes 24 et 29, fig. 3.

• Bergmann, 2014, p. 239, fig. 164.