Le panneau a été donné en 1621 par la commune de Baar, située dans le canton de Zoug. De nombreux dons de vitraux de cette ville sont recensés, dont plusieurs à Nostell Church (cf. Boesch, 1937, p. 123, n° 224 (1604), p. 123, n° 226 (1740), p. 193, n° 297 (1670), p. 261, n° 359 (1687), p. 270, n° 411 (1687), p. 280, n° 460 (1708)). L’utilisation de l’écu étatique zougois par la commune était autorisée, car à l’époque celle-ci ne possédait pas encore d’armoiries qui lui étaient propres (Iten & Zumbach, 1974, p. 235). Les saints personnages représentés de part et d’autre des armes correspondent aux patrons de Baar, avec saint Martin pour son église et sainte Anne pour son ossuaire. Ces figures occupent souvent une place importante sur les vitraux commandés par la commune. Après l’arrivée en 1697 des reliques de saint Silvain à Baar, il arrive également que ce saint personnage soit représenté aux côtés des deux autres, comme c’est par exemple le cas sur un panneau de 1709 (BE_1637) attribué au peintre verrier zougois Johann Baptist Müller (1663-1735), aujourd’hui conservé au Musée d’histoire de Berne. La partie supérieure figurant des cavaliers n’est documentée sur aucun autre vitrail connu de Baar.
La scène centrale du présent vitrail possède de nombreuses similitudes iconographiques avec deux autres vitrages connus donnés par la commune de Baar durant la première moitié du XVIIe siècle. Il s’agit du panneau de 1616 attribué à l’atelier du peintre verrier zougois Michael II Müller (vers 1570-1642), aujourd’hui conservé en mains privées à Cham (Bergmann, 2004, p. 263, n° 75) et celui de 1639 du monastère de Wettingen (AG) (Hoegger, 2002, p. 415 ; Bergmann, 2004, p. 45, fig. 28). Un même carton non identifié avait probablement servi de modèle à ces trois réalisations. Une représentation de saint Martin inspirée du même dessin apparaît également sur un vitrail de 1629 aux armes de l’abbé de Muri Johann Jodok Singisen, offert à l’église de Mellingen, également de la main de Michael II Müller (Hasler, 2002, p. 187-188, n° 62).
La corrosion généralisée des verres et l’effacement partiel de la grisaille du panneau ne permettent pas de déterminer s’il provient également de l’atelier du maître Michael II Müller, comme celui daté de 1616. Il pourrait également s’agir de l’oeuvre d’un autre artiste zougois non identifié qui se serait inspiré du même carton. En l’état, le peintre verrier demeure à ce jour inconnu.
La localisation d’origine du panneau n’est pas connue. Au vu des thèmes représentés, il s’agissait peut-être d’un édifice religieux.
Cité dans :
Sidler, 1905, p. 104, n° 107 ; remarques : “St Martin Evêque. Aux Armes de Zoug (commune de Bar) 1571”.
Deonna, 1938, p. 176-177, n° 103.
Bergmann, 2004, p.