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Ce vitrail ainsi que six autres oeuvres, dont un carton, ont fait l’objet d’une donation au Musée Ariana de Genève en 2020 par le verrier et peintre verrier bernois Martin Halter, représentant de la troisième génération de l’atelier Halter.
Cette oeuvre datant de 1997, réalisée par Martin Halter, allie une maîtrise des techniques traditionnelles de l’art verrier à une vision contemporaine du vitrail. L’artiste est convaincu qu’il n’est pas nécessaire de s’éloigner des “caractéristiques identitaires originelles du vitrail” pour expérimenter des voies artistiques contemporaines (Halter, 2023). Tout au long de ses réflexions créatives, il réfléchit parallèlement aux solutions techniques pouvant servir idéalement son projet. Cet avancement conjoint entre technique et création est, selon lui, toujours bénéfique à son oeuvre. Unir l’art et l’artisanat de manière indivisible est véritablement sa devise (Halter, 2023).
L’artiste débute ses recherches sur la tridimensionnalité en 1983-1984 en même temps que ses vitraux unidimensionnels, qu’il appelle “libres”. Ce présent vitrail exemplifie très bien cette quête de l’artiste à faire exploser la limite des cadres dans ses oeuvres. Au lieu d’inscrire le perroquet au sein d’un arc en plein cintre de manière traditionnelle, il cherche à faire dépasser les frontières à son dessin et ainsi à lui apporter une forme de liberté. En même temps, il apporte une certaine épaisseur à son oeuvre, en disposant le cadre du plein cintre sur la structure en plomb de l’oiseau, prémices à sa quête de tridimensionnalité, comme l’illustre aussi le vitrail “Kosmos" (GE_2374), également propriété du Musée Ariana. Ils sont tous deux une première étape dans ses recherches qui le mènera quelques années plus tard à concevoir deux plaques de verres superposées avec un espace entre elles d’environ 2 centimètres, tel “Katze auf dem Radar” (GE_2373), aussi dans les collections du Musée genevois.
Pour cette oeuvre verrière, l’artiste a également souhaité faire don au Musée Ariana de la maquette, dessin définitif (GE_2378) à l’échelle réduite sur la base duquel il a élaboré le vitrail. Lorsque celui-ci est mis en plomb, le peintre verrier a apposé la peinture à la grisaille de manière très précise sur le recto et le verso de certains verres pour dessiner le plumage. Pour les points jaunes disposés sur la pointes des plumes mauves et roses, il a choisit des verres plaqués permettant d’ôter à l’acide la couche supérieure de verre jaune pour ne laisser apparaître plus que les points. Il a également fait un travail très fin sur le plomb. Celui-ci est ciselé à certains endroits du plumage de l’oiseau, alors qu’à d’autres endroits, il lui a apporté une certaine épaisseur afin de créer des ombres sur le verre.
Datation
1997