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VMR_274: Paolo et Francesca
(FR_Romont_VMR_VMR_274)

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Titre

Paolo et Francesca

Type d'objet
Dimensions
132 x 252 cm (en lumière) ; 138 x 260 cm (avec cadre)
Artiste
Atelier
Datation
1924–1925
Lieu
Emplacement
Dépôt
Numéro d'inventaire
Vx 0037
Projet de recherche
Auteur·e et date de la notice
Astrid Kaiser 2015; Valérie Sauterel 2025

Iconographie

Description

Au centre au premier plan, un personnage ailé représentant l’Amour tient un arc et une flèche et vise Paolo et Francesca, figurés nus et enlacés au second plan à gauche. Deux personnages sur la droite et un troisième sur la gauche, observent la scène. En bas à gauche sous l’arc, les bustes des amants enlacés, têtes dirigées vers le bas, représentant sans doute les âmes damnées de Paolo (en bleu) et Francesca (en rouge) sont plongées dans les flammes de l’Enfer. En bas au centre dans un cartouche, une inscription en italien tirée de la Divine Comédie de Dante Alighieri (Enfer, Chant V).
La scène est répartie sur sept panneaux (un losange central, deux triangles latéraux et quatre quadrilatères) insérés dans une armature métallique. Des vergettes contribuent également à stabiliser les panneaux

Code Iconclass
82A(PAOLO) · Paolo
82AA(FRANCESCA) · Francesca
83(DANTE, Divina Commedia) · scène de : Dante, Divine Comédie
Mot-clés Iconclass
Inscription

Amor / che a nullo amato / d’amar perdona (en bas)

Signature

A CINGRIA / 1925 / [CA en monogramme] (en bas à droite)

Matériaux, technique et état de conservation

Matériaux

Verre coloré et incolore, plomb

Technique

Vitrail au plomb, grisaille, verre chenillé, verre opalescent, verre doublé gravé à l’acide, peinture à froid appliquée sur les plombs

Etat de conservation et restaurations

Bon, verre brisé (en bas à droite), vitrail légèrement bombé au centre (vérification de l'état de conservation S. Aballéa et S. Trümpler à Romont, 27.02.2008).

Historique de l'oeuvre

Recherche

Alexandre Cingria réalise ce vitrail, ainsi que son pendant, Béatrice soulevée par l’Amour (VMR_273), pour l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes qui se tient à Paris d’avril à octobre 1925 (Gruber, 1925, planche 8). Un pavillon spécifique est alors dédié à l’art du vitrail contemporain (David et Finance, 2015, p. 14). Les deux vitraux d’Alexandre Cingria n’y figurent cependant pas. Ils sont exposés dans l’espace central de la section suisse, située sur l’Esplanade des Invalides et conçue par l’architecte Alphonse Laverrière (Debluë, 2015, p. 246, fig. 47). La participation suisse, qui suscite de nombreuses tensions au sein des milieux artistiques et industriels et entre les régions linguistiques, repose en grande partie sur la collaboration – peu satisfaisante – entre le SWB (Schweizerischer Werkbund) et son pendant romand, l’Œuvre, deux associations dont le but est de favoriser la collaboration entre l’art et l’industrie. Ajournée et repoussée à plusieurs reprises, l’exposition repose sur des intentions émises en 1902 déjà. Le règlement stipulait alors: “On n’acceptera que les ouvrages originaux qui montreront une tendance bien marquée au renouvellement esthétique de la forme” (Les Arts décoratifs, 2015). La participation de la Suisse à l’exposition de Paris a certainement agi comme un “accélérateur dans l’introduction de ce débat [autour des “tendances modernes”] en Suisse” (Debluë, 2015, p. 247). Les deux œuvres d’Alexandre Cingria répondent clairement aux critères de sélection: aussi bien leur style très baroque que leur technique sont résolument modernes. L’artiste applique la grisaille très librement, l’appose au pinceau mais la répand aussi au vaporisateur dans certaines zones, la travaille avec la paume de sa main ou au doigt ou la gratte à la plume, comme il le relate dans ses Souvenirs d’un peintre ambulant (Cingria, 1933, p. 114, 116). Il mélange aux verres antiques colorés dans la masse, des verres industriels de différentes natures tels les verres cathédrale, chenillé et opalescent qui apportent « une préciosité de tons inconnue des anciens verriers » (Cingria, 1933, p. 122-123). Ce style avant-gardiste, emblématique de la liberté artistique revendiquée par les membres du Groupe de Saint-Luc, Société artistique co-fondée en 1919 par Cingria, ne manque pas d’interpeller ses contemporains (David, 2014, p. 427).

Ce vitrail illustre l’amour adultérin de Paolo et Francesca qui incarnent la passion amoureuse dans la Divine Comédie de Dante où ils sont les deux principales âmes condamnées à l’Enfer, dans le cercle de la luxure (chant V) dont un extrait figure au bas de la verrière (“Amor che a nullo amato d’amar perdona”, en français : ”Amour, qui à aimer contraint qui est aimé”; traduction complète du poème par A. Masseron dans Dante Alighieri, 1995). Ils font pendant au vitrail dédié par Cingria à Béatrice, qui incarne l’amour pur.

La réalisation de cette verrière peut être attribuée à l’atelier d’Eugène Dunand à Carouge, tout comme son pendant. En effet, le maître-verrier est cité comme ayant exécuté des vitraux de Cingria dans la liste des exposants de la section suisse dans le secteur “Arts divers” (Suisse. Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes [...], [1925], p. 88). Bien que le titre des vitraux réalisés par Dunand et Cingria n’y soit pas mentionné, Cingria ne figure que trois fois dans la liste des exposants suisses : la première fois dans la section présentée par L’Oeuvre, où il propose un paravent ; la deuxième dans le cadre de la chapelle présentée par le Groupe de Saint-Luc et Saint-Maurice, où il expose un vitrail religieux (Notre-Dame de Ré, GE_40.01) ; et la troisième fois pour ces deux verrières de la section Arts divers. Ces derniers ne peuvent donc que correspondre aux panneaux représentant Béatrice portée par l’Amour et Paolo et Francesca. Dunand remporte d’ailleurs une médaille d'argent lors de cet événement international (Rudaz, 2009, p. 111), sans doute pour l’un des vitraux qu'il réalise avec Cingria. De plus, entre 1924 et 1927, les deux artistes collaborent à la réalisation des fenêtres pour l’église Sainte-Croix de Carouge.

Au milieu des années 1920, Cingria fait un pas de plus dans sa compréhension de l’art du vitrail. Dans son ouvrage autobiographique Souvenirs d’un peintre ambulant, l’artiste explique avoir saisi durant cette période comment exploiter au mieux les éléments constitutifs du vitrail afin de servir l’expressivité de ses compositions (Cingria, 1933, p. 112-113). Il construit ses vitraux de cette période autour de l’armature métallique, qu’il dispose en formes géométriques autour desquelles s’organise son dessin. On peut notamment évoquer son vitrail consacré à l’invention de la Sainte croix, qu’il réalise pour l’église Sainte-Croix à Carouge en 1924 (GE_04.01) conçu autour de la forme d’une croix inscrite dans un cercle, ou, exemple plus tardif, son vitrail axial de l’église d’Attalens (1938), qui est entièrement composé par des losanges placés verticalement (GSL_40). Sur ce présent vitrail, la structure forme des triangles, des quadrilatères et un losange s’inscrivant dans un cadre rectangulaire. Tantôt il fait suivre le mouvement de ses personnages à la forme en triangle de la structure (comme la position des jambes de Paolo et Francesca), tantôt il choisit de disposer ses motifs librement autour de l’armature.
Parallèlement à ces jeux de composition subtils, Cingria se sert d’un langage cubiste pour décomposer et fragmenter les éléments de sa scène. Cette expressivité est également renforcée par le contraste des teintes, particulièrement sensible dans ce vitrail, où les chairs bleuâtres, rougeâtres et verdâtres des personnages ressortent vivement sur un dégradé de coloris allant du rouge au brun, au bleu et au jaune, déployé tout autour d’eux en de forts contrastes de teintes chaudes et froides.

Datation
1924–1925
Période
1924 – 1925
Lieu de production

Provenance

Date d'entrée
1927
Propriétaire

Musée Ariana, Genève

Musée Ariana, Ville de Genève, Numéro d'inventaire: Vx 0037, Genève (Suisse), Achat
Donateur·trice / Vendeur·euse

Alexandre Cingria , Genève (vendeur)

Propriétaire précédent·e

Provient de la collection de vitraux du Musée d’art et d’histoire de Genève

Bibliographie et sources

Bibliographie

Anthonioz, S. (Dir.). (2025). Post Tenebras Lux. La collection de vitraux du Musée Ariana. Genève : Éditions Georg.

Cingria, A. (1933). Souvenirs d'un peintre ambulant. Lausanne, Genève, [etc.], Suisse : Payot.

Dante Alighieri (1995). La divine comédie (traduit par A. Masseron). Paris: A. Michel.

David, V. (2014). D’une guerre à l’autre, les voies de la modernité. Dans M. Hérold, V. David (dir.), Vitrail Ve-XXIe siècle (p. 409-456). Paris : Editions du Patrimoine, Centre des monuments nationaux.

David, V., de Finance, L. (2015). Chagall, Soulages, Benzaken... Le vitrail contemporain. Paris : Lienart éditions.

Debluë, Cl.-L. (2015). Exposer pour exporter. Culture visuelle et expansion commerciale en Suisse (1908-1939). Neuchâtel : Editions Alphil, Presses universitaires suisses.

Fosca, F. (1930). Le portrait d’Alexandre Cingria. Les Cahiers romands, (11), p. 52, ill. 8.

Gruber, J. (1925). Le vitrail à l’exposition internationale des arts décoratifs Paris 1925, présenté par Jacques Gruber. Prague : C. Moreau.

Les Arts Décoratifs (2015). L’exposition de 1925. http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/collections/dossiers-thematiques/arts-decoratifs-et-design/l-exposition-internationale-des-arts-decoratifs-et-industriels-modernes-de/l-exposition-de-1925

Rudaz, P. (2009). DUNAND (Eugène, 1893-1956). Dans J. M. Marquis (dir.), Dictionnaire carougeois : Arts à Carouge : Peintres, sculpteurs et graveurs (tome IV B, p. 110-111). Carouge, Suisse : Ville de Carouge.

Suisse. Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes. Paris 1925. ([1925]). Zurich : Institut Artistique Orell Füssli.

Expositions

— 01.01.1925, Exposition des Arts Décoratifs, Paris, Organisme extérieur

Informations sur l'image

Nom de l'image
FR_Romont_VMR_VMR_274
Crédits photographiques
© Vitrocentre Romont (photo : Yves Eigenmann, Fribourg)

Objets et images liés

Objets liés
Béatrice soulevée par l’Amour · Amour et Béatrice

Proposition de citation

Kaiser, A., & Sauterel, V. (actualisé) (2025). Paolo et Francesca. Dans Vitrosearch. Consulté le 5 décembre 2025 de https://www.vitrosearch.ch/objects/2717303.

Informations sur l’enregistrement

Numéro de référence
VMR_274