Vitrail rectangulaire représentant au centre le songe de Jacob avec l’homme endormi et en diagonale l’échelle traversée par des anges qui vont et viennent, sous un cadre architectural composé de deux piliers soutenant un arc en anse de panier dont le sommet est décoré d’une tête d’ange ailée. Les écoinçons représentent à gauche Jacob quittant Isaac et à droite Jacob accueilli par Laban et ses filles. Dans le soubassement se trouve un cartouche comportant une inscription des donateurs, séparé en son centre par un petit médaillon figurant les armoiries du couple accolées et surmontées d’un heaume empanaché.

Plombs de casse, nombreux compléments (écoinçon gauche, bas de l’écoinçon droit, plusieurs dans la pièce centrale, éléments architecturaux entablement), dont un en verre doublé rouge et gravé au verso.

Le panneau a été donné en 1591 par le couple Anna Eggin et Jacob Gerber. Les armoiries Gerber sont légèrement différentes de celles connues de la branche bernoise (par exemple BE_717), dont les membres, admis comme habitants perpétuels en 1609, exerçaient la profession de bouchers (DHBS, 1926, p. 391). A ce jour, nous ne possédons pas plus d’informations sur les commanditaires.

Le patriarche Jacob apparaît probablement en tant que patron du donateur. Une représentation similaire de l’épisode principal se trouve sur un panneau aux armes de Jakob Ueltschi (Ültschi) et Magdalena Mani daté de 1705 (VMR_877), aujourd’hui conservé au Vitromusée Romont. Ce vitrail plus tardif est attribué au peintre verrier de Zofingen Johann Jacob Müller (1660-1712) qui semble avoir pris pour modèle la gravure sur verre de 1610 attribuée au zurichois Heinrich Nüscheler, elle-même librement inspirée de la gravure sur bois réalisée par le zurichois Christoph Murer vers 1596/97 pour la bible de Wolf (Hasler, Keller & Bergmann, 2019). Le présent panneau datant d’avant cette estampe, il pourrait à l’origine y avoir eu un autre modèle commun, à ce jour perdu.

Le peintre verrier tout comme la localisation d’origine du vitrail ne sont pas connus.

Cité dans :

• Deonna, 1929, p. 25-26, n° G. 351.