Vitrail rectangulaire représentant au centre d’un cadre architectural composé de piliers les Israélites traversant un paysage boisé. De part et d’autre figurent un homme moustachu non identifié (un guerrier ?) et sainte Marguerite (?) couronnée et nimbée tenant un livre et enfonçant la hampe d’une croix dans la gueule d’un dragon. La partie supérieure figure un cartouche comportant une inscription biblique. La partie inférieure représente un cartouche avec une inscription de la donatrice flanquée de deux écus armoriés.

Angles refaits et pourvus de verre opaque moderne, une lacune dans le cartouche supérieur, nombreuses fentes, nombreux plombs de casse, dont celui dans l’angle inférieur droit de l’image centrale est lacunaire, moitié supérieure du saint de gauche, angle inférieur droit de l’image centrale et écu armorié de gauche voire de droite complétés par des verres anciens de provenances diverses, nombreuses tâches blanches, sur l’avers.

Ce panneau a été fortement restauré. Il comporte de nombreux plombs de casse et pièces de remplois de provenances et d’époques diverses qui rendent sa lecture difficile. Si la partie centrale et le cartouche supérieur appartenaient peut-être à l’origine au même vitrail, le reste des pièces, inscription inférieure de la donatrice comprise, proviennent d’autres vitraux.

La représentation centrale qui figure la marche des Israélites dans un “désert” boisé se distingue des autres illustrations de cet épisode qui montrent habituellement Moïse et le serpent d’airain. C’est par exemple le cas d’un panneau bernois de 1621 aux armes de Christoph Furer (Furrer) et Johannes Zeender (BE_213), qui se trouve à l’église réformée de Gampelen, ou de celui de 1632 aux armes d’Urs Dysli (Dysslin) attribué au peintre verrier bernois Hans Ulrich I Fisch (BE_1564), aujourd’hui au Musée d’histoire de Berne. Alors que Deonna (1938, p. 177-178) a identifié la figure féminine de droite comme étant sainte Marthe terrassant le dragon, la couronne portée par le personnage invite plutôt à penser qu’il s’agit de sainte Marguerite.

L’inscription inférieure mentionne une donation de Maria Katharina Hartmann (1562-1648) de Frauenfeld, en tant qu’abbesse du couvent cistercien de Mariazell de Kalchrain (TG), fonction qu’elle a occupée de 1627 jusqu’à sa mort (Meyer-Marthaler, 1982, p. 758). Les écus armoriés de part et d’autre du cartouche ne correspondent pas à ceux connus de la famille Hartmann, issue de Thurgovie. Il ne sont à ce jour pas identifiés.

La localisation d’origine du panneau n’est pas connue. Au vu du sujet, il s’agissait probablement d’un édifice religieux.

Cité dans :

• Sidler, 1905, p. 105, n° 114 ; remarques : "Les Israélites dans le désert. Aux Armes de l'Abbesse Catherine à Mariàzell am Rhein 1625."

• Deonna, 1938, p. 177-178, n° 109.