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GE_2168: Saint Pierre ou Paul
(GE_Geneve_Ariana_GE_2168)

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Titre

Saint Pierre ou Paul

Type d'objet
Dimensions
58.5 x 35 cm (avec cadre) ; 57 x 33.5 cm (en lumière)
Artiste
Didron, Edouard · Attr. à (montage moderne)
Datation
vers 1250 / XIXe siècle
Lieu
Numéro d'inventaire
AD 8671
Projet de recherche
Auteur·e et date de la notice
Aude Spicher 2025

Iconographie

Description

Panneau rectangulaire composite représentant un personnage nimbé en pied, tourné vers la droite. Alors que son visage rappelle les traits de saint Paul, la clé qu’il tient de la main droite (qui est une main gauche de report) l’apparente à saint Pierre. Il est placé au centre de la composition, sous un arc surbaissé soutenu par deux colonnettes. Parmi les fragments hétérogènes qui forment son vêtement, le sol et le fond, se trouve des éléments architecturaux et ornementaux.

Code Iconclass
11H(PAUL) · l'apôtre Paul de Tarse; attributs possibles : livre, rouleau, épée
11H(PETER) · l'apôtre Pierre, premier évêque de Rome; attributs possibles : livre, coq, croix (à l'envers), crosse (triple), poisson, clef, rouleau, navire, tiare
Mot-clés Iconclass
apôtre · bateau · clef · coq · croix · crosse · épée · livre · Paul (St) · Pierre (St) · poisson · rouleau · tête en bas · tiare
Inscription

aucune

Signature

aucune

Matériaux, technique et état de conservation

Technique

Vitrail au plomb, verre incolore et coloré, grisaille, jaune d’argent

Etat de conservation et restaurations

Quelques fentes, avers et revers fortement corrodés, nombreux compléments de provenance et d’époque diverses.

Historique de l'oeuvre

Recherche

Ce vitrail composite fait partie d’un ensemble de vingt-trois panneaux connus à ce jour, provenant de l’église Saint-Ferréol à Saint-Fargeau, dans l’Yonne en France. Malgré l’état fragmentaire et fortement remanié du groupe, les différents épisodes illustrés peuvent être rattachés à des thèmes christologiques qui s’articulent autour de la Passion du Christ, de la Vie de la Vierge et du Jugement dernier, ou hagiographiques, essentiellement centrés sur les saints Pierre, Paul, Blaise, François et Vincent.
Le présent vitrail, bien qu’en partie composé d’authentiques verres de Saint-Fargeau, a été intégralement réarrangé et restauré au XIXe siècle. Alors que la tête du saint est similaire à celle de Paul dans le médaillon avec les apôtres (GE_2158), la clé qu’il tient entre ses mains le rattache à la figure de saint Pierre du même panneau. Malgré le remontage, il est possible de distinguer la cohérence formée par l’arcade, ses deux chapiteaux et la base droite (Lafond, 1948, p. 120). Le fond est composé de fragments disparates, dont quelques-uns, illustrant avec finesse du bois tourné, semblent issus de la représentation d’un trône, similaire à celui qui apparaît dans le Couronnement de la Vierge (GE_2178) (Lafond, 1948, p. 120). La présence de plusieurs éléments iconographiques relatifs aux apôtres Pierre et Paul permet de rattacher ce panneau à la baie dédiée aux deux saints. Celle-ci, peut-être placée au chevet de l’église comme le veut la tradition, pouvait également contenir le panneau avec saints Pierre et Paul et les apôtres (GE_2158) et saint Pierre délivré par un ange (GE_2177). Divers éléments des panneaux composites GE_2168 et GE_2172 pouvaient également provenir de cette verrière.
Les médaillons de cette verrière étaient probablement bordés de filets rouge et blanc, desquels se détachaient des palmettes bleues à grappe de baies jaunes. Avec leurs fermaillets composés d’un cercle blanc entourant une fleur rouge dont le centre est bleu, Lafond (1948, p. 125-126) a proposé d’y voir un fond analogue à celui de la baie de saint André et de saint Pierre à Notre-Dame de Dijon.

Cet ensemble, au travers de son iconographie et de son style, peut être rattaché à la production verrière du XIIIe siècle en Bourgogne et se présente, malgré son état partiel, comme un exemple remarquable (Raguin, 1985, p. 73 et p. 77). L’exécution des vitraux a probablement été commandée à l’atelier itinérant de peintres verriers, nommé « atelier de l’Apocalypse » par Raguin (1982, p. 59-60), d’après son cycle le plus connu. Celui-ci semble avoir également oeuvré à la réalisation des verrières du choeur de la cathédrale d’Auxerre entre 1235 et 1245, puis du choeur de l’église Saint-Julien-du-Sault, peu avant 1250, avant de travailler à Saint-Fargeau (Raguin, 1985, p. 70). Cette attribution est convaincante au vu des similitudes entre ces cycles.
Dans un article de 1986, Caviness effectue un rapprochement entre le groupe fargeaulais et un panneau représentant un homme fuyant un dragon provenant de Mantes, conservé depuis 1919 au Rhode Island School of Design Museum. Les verrières présentent un style analogue (angularité et rigidité des drapés, raideur des personnages) et sont bordées de filets et de fermaillets similaires (Caviness, 1986, p. 132). Les relations suggérées par Raguin (1985, p. 73) entre les ateliers de Saint-Fargeau et de Bourges pourraient ainsi être étendues à Mantes (Caviness, 1986, p. 132). Ces rapprochements stylistiques entre des lieux de production autant éloignés peuvent être appréhendés au travers des liens étroits évoqués par Raguin (1982, p. 59-60) entre les créations de l’atelier bourguignon et les manuscrits produits à Paris, notamment l’évangéliaire de la Sainte-Chapelle.
Le remontage du présent panneau au XIXe siècle à partir de verres anciens fait du vitrail une création dite “d’antiquaire”. Particulièrement répandue à cette époque, cette pratique s’inscrit dans une période où de grandes campagnes de restaurations de vitraux sont menées (Perrot, 1998, p. 241 ; Aballéa, 2018, p. 228). Les verrières anciennes remplacées par de nouvelles étaient alors déposées, puis récupérées par les peintres verriers qui les conservaient de manière intégrale ou fragmentaire et utilisaient parfois leurs verres dans de nouvelles compositions créées de toutes pièces (Aballéa, 2018, p. 228).

Ces verrières ont probablement été réalisées vers 1250 pour orner les baies du choeur de l’église Saint-Ferréol à Saint-Fargeau, datation appuyée par l’achèvement de l’édifice aux alentours de 1255. Lors de la reconstruction du bâtiment au XVe siècle, les panneaux alors endommagés (peut-être au cours du conflit entre les Bourguignons et les Armagnacs, durant la première moitié du XVe siècle ?) ont été retaillés, remployés et complétés par des verres du XVe siècle afin de conserver une cohérence et d'être réinsérés dans les lancettes centrale et de gauche de l’abside nouvellement construite. Des observations effectuées au XIXe siècle témoignent de leur présence dans ces baies, sans preuve d’autres changements avant 1876 (Raguin, 1982, p. 64, 70, 71). C’est à cette date que trois nouvelles verrières pour le choeur sont commandées au peintre verrier parisien Édouard Didron (1836-1902) qui effectue la dépose de l’ensemble médiéval (Lafond, 1988, p. 146-147). Bien que les panneaux soient restés entreposés à Saint-Fargeau jusqu’en 1884 (Pélissier, 1980, p. 79, cité dans Raguin, 1985, p. 72 ; Aballéa, 2018, p. 231), il semblerait qu’à la suite des travaux, Didron en soit devenu implicitement propriétaire, comme il en était souvent d’usage (Raguin, 1985, p. 72 ; CVMA, 1986, p. 202). Entre 1877 et 1885, les panneaux les moins complets ont été remontés et réarrangés à l’aide de fragments anciens de Saint-Fargeau et d’ailleurs, sans doute par Didron lui-même (Raguin, 1985, p. 73 ; Perrot, 1998, p. 241).

Parmi les vingt-trois verrières conservées jusqu’à nos jours, vingt d’entre elles se trouvent aujourd’hui au Musée Ariana à Genève. Une représentation du Dernier repas est conservée dans la collection Pitcairn du Glencairn Museum en Pennsylvanie (Hayward & Cahn, 1982, p. 211-212, n° 81), une autre avec des apôtres en buste tenant des livres est au Wellesley College Museum dans le Massachusetts (Caviness, 1985, p. 61) et une dernière illustrant l’Assomption de la Vierge Marie (?) a été identifiée dans les collections de l’Instituto Cultural Helenico de Mexico (Perrot, 1998). Alors que Lafond (1948, p. 115) a faussement estimé que les vitraux avaient été achetés lors de la vente de la collection Vincent en 1891, Lapaire a pu affirmer qu’ils ont été acquis par Gustave Revilliod en 1885 par l’intermédiaire de Jean-Charles Töpffer (1832-1905), qui avait auparavant proposé à la vente une sélection de l’ensemble au Musée de Cluny, sans succès (Lapaire, 1980, cité in Raguin, 1985, note 19 ; Aballéa, 2018, p. 227, note 1). D’après Perrot (1998, p. 240-241), plusieurs panneaux provenant de l’Yonne faisaient également partie de la collection Engel-Gros (cf cat. 1922, p. 5-9) avant d’être dispersés à la suite de la vente de 1922.

Cité dans :

  • Sidler, 1905, p. 103, n° 90.

  • Deonna, 1938, p. 174, n° 81.

  • Lafond, 1948, p. 120-121, n° 81.

  • Pélissier, 1980, p. 81.

  • Raguin, 1982, p. 60-67.

  • Raguin, 1985, p. 70-81.

  • CVMA, 1986, p. 202-203.

  • Lafond, 1988, p. 146-147.

  • Perrot, 1998, p. 240-243.

Datation
vers 1250 / XIXe siècle
Période
1250 – 1900
Commanditaire / Donateur·trice

Sites antérieures
Lieu de production

Provenance

Date d'entrée
1890
Propriétaire

Musée Ariana, Genève

Dès 1890: Musée Ariana, Ville de Genève, Numéro d'inventaire: AD 8671, Genève (Suisse), Donation
Donateur·trice / Vendeur·euse

Gustave Revilliod, Genève (donateur)

Propriétaire précédent·e

Édouard Didron, 1877-1884 (Paris) (?) · Jean-Charles Töpffer, jusqu’en 1885 (Paris) · Gustave Revilliod, jusqu’en 1890 (Genève) · Provient de la collection de vitraux du Musée d’art et d’histoire de Genève

De 1885 jusque 1890: Revilliod, Gustave, Genève (Suisse)
De 1884 jusque 1885: Töpffer, Jean-Charles, Paris (France)
De 1877 jusque 1884: Didron, Edouard, Paris (France). incertain

Bibliographie et sources

Bibliographie

Aballéa, S. (2018). Un vitrail de Saint-Fargeau et l’illustre “tête” Gérente”. In D. Buyssens, I. Naef Galuba & B. Roth-Lochner (Dir.), Gustave Revilliod [1817-1890] un homme ouvert au monde (p. 227-231). Genève : Musée Ariana.

Anthonioz, S. (Dir.). (2025). Post Tenebras Lux. La collection de vitraux du Musée Ariana. Genève : Éditions Georg.

Catalogue des vitraux anciens français, allemands, suisses et divers des XIIIe, XIVe, XVe, XVIe et XVIIe siècles composant la collection Engel-Gros et dont la vente aura lieu à Paris Hôtel Drouot, salle no 9, le jeudi 7 décembre 1922 à deux heures. (1922). Paris : Impr. G. Petit.

Caviness, M.H. (1985). Stained glass before 1700 in American collections : New England and New York. Washington : National Gallery of Art.

Caviness, M.H. (1986). A man with a Dragon from One of the Tribune Oculi of Mantes. Gesta, 25(1), 127-134.

Deonna, W. (1938). Catalogue du Musée Ariana (Fondation G. Revilliod). Genève : Ville de Genève.

Hayward, J. & Cahn, W. (Dir.). (1982). Radiance and reflection : medieval art from the Raymond Pitcairn Collection. New York : The Metropolitan Museum of Art.

Lafond, J. (1948). Les vitraux français du Musée Ariana et l'ancienne vitrerie de Saint-Fargeau (Yonne). Genava, *26*, 115-132.

Lafond, J. (1988). Le vitrail : origines, techniques, destinées. Lyon : La Manufacture.

Les vitraux de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes. (1986). Paris : Ed. du Centre national de la recherche scientifique.

Pélissier, R. et S. (1980). L'ancienne vitrerie du XIII siècle de l'église de Saint-Fargeau. Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 112, 71-84.

Perrot, F. (1998). Un panneau de la vitrerie de Saint-Fargeau (Yonne) à Mexico. Gesta, 37(2), 240-243.

Raguin, V.C. (1982). Stained glass in thirteenth-century Burgundy. Princeton : Princeton Univ. press.

Raguin, V.C. (1985). The Thirteenth-Century Glazing Program of Saint-Fargeau (Yonne). In M.H. Caviness & T. Husband, [Studies on medieval stained glass] : selected papers from the XIth International Colloquium of the Corpus Vitrearum, New York, 1-6 June 1982 (p. 70-81). New York : The Metropolitan Museum of Art.

Sidler, G. (1905). Catalogue officiel du Musée de l'Ariana. Genève : Ville de Genève/Atar.

Informations sur l'image

Nom de l'image
GE_Geneve_Ariana_GE_2168
Crédits photographiques
© Musée Ariana, Ville de Genève / Photo : Cyrille Girardet & Helder Da Silva
Date de la photographie
2024

Proposition de citation

Spicher, A. (2025). Saint Pierre ou Paul. Dans Vitrosearch. Consulté le 5 décembre 2025 de https://www.vitrosearch.ch/objects/2717103.

Informations sur l’enregistrement

Numéro de référence
GE_2168