Research
Cette maquette ainsi que six vitraux ont fait l’objet d’une donation au Musée Ariana de Genève en 2020 par le verrier et peintre verrier bernois Martin Halter, représentant de la troisième génération de l’atelier Halter.
Cette oeuvre graphique datant de 1996 est le dessin définitif sur lequel Martin Halter s’est basé pour élaborer son oeuvre verrière (GE_2377), réalisée l’année suivante. N’étant pas à l’échelle 1:1, il a d’abord créer un carton aux dimensions du futur vitrail sur lequel il a superposé un papier calque pour relever le tracé de plombs qu’il a retranscrit sur un papier d’une certaine épaisseur. Il l’a ensuite découpé en différents éléments que l’on appelle chablons (ou calibres), qui ont servi de modèles pour la découpe au diamant des différents morceaux de verre. Chaque élément de ce tracé est numéroté pour faciliter l’assemblage. Une fois les différentes pièces de verres découpées, Martin Halter s’est attelé au montage et la mise en plomb du vitrail.
Cet oiseau allie une maîtrise des techniques traditionnelles de l’art verrier à une vision contemporaine du vitrail. L’artiste est convaincu qu’il n’est pas nécessaire de s’éloigner des “caractéristiques identitaires originelles du vitrail” pour expérimenter des voies artistiques contemporaines (Halter, 2023). Tout au long de ses réflexions créatives, il réfléchit parallèlement aux solutions techniques pouvant servir idéalement son projet. Cet avancement conjoint entre technique et création est, selon lui, toujours bénéfique à son oeuvre. Unir l’art et l’artisanat de manière indivisible est véritablement sa devise (Halter, 2023).
L’artiste débute ses recherches sur la tridimensionnalité en 1983-1984 en même temps que ses vitraux unidimensionnels, qu’il appelle “libres”. Ce présent vitrail exemplifie très bien cette quête de l’artiste à faire exploser la limite des cadres dans ses oeuvres. Au lieu d’inscrire le perroquet au sein d’un arc en plein cintre de manière traditionnelle, il cherche à faire dépasser les frontières à son dessin et ainsi à lui apporter une forme de liberté. En même temps, il apporte une certaine épaisseur à son oeuvre, en disposant le cadre du plein cintre sur la structure en plomb de l’oiseau, prémices à sa quête de tridimensionnalité, comme l’illustre aussi le vitrail “Kosmos" (GE_2374), également propriété du Musée Ariana. Ils sont tous deux une première étape dans ses recherches qui le mènera quelques années plus tard à concevoir deux plaques de verres superposées avec un espace entre elles d’environ 2 centimètres, tel “Katze auf dem Radar” (GE_2373), aussi dans les collections du Musée genevois.
Dating
1996